DM Paris (2016)
Everything Crumbles
Connor Schumacher
Everything is so old.
There is nothing new to see here.
Everything crumbles
And everything is made out of parts smaller than dust.
From the moment these monuments were finished. They began to die.
From the moment my body was built completely. It began to die.
The wall has cracked.
Just like my shin cracked when I was 12 years old.
The statue has a broken eye.
I also broke my eye.
We work to preserve the idea of society.
The way I work to preserve the idea of me.
I have broken fingers.
I feel the ropes in my body have torn.
My skin is allergic to the sun.
My senses are allergic to dust.
Everything turns to dust.
Look up!
This building is turning to dust.
There are gaps in the history of these objects
Just like there are gaps in my teeth.
My spine continues to crack, to twist, to fall apart.
But we live in a constant state of conservation.
A constant state of reparation.
A state of preservation.
Trying to make the idea of human life last as long as possible.
These stones are more important than I am.
They represent ideas stronger than my own.
Through the passing of time they serve more purpose than they were originally intended.
They were meant to represent glory, wealth, decoration, accomplishment
And now they mean progress, decay, ingenuity, mystery, and craft.
Everything crumbles.
There are so many people.
There are people on the walls, people in the rooms, people outside – all slowly crumbling.
Who will conserve the idea of me? Of my society?
The object does not care that it is falling apart.
My body does not care that it is falling apart.
Only I do.
These stones crack.
My bones crack.
Their heads fall off.
My mind falls apart.
Civilizations crumble, are conquered, evolve from the ruins of others
Building on the existence of the other.
We are building on the existence of others.
The validation of existence through the remaining idea of existence.
I know I exist by dancing in the Louvre.
You are validating my existence by looking.
My body is crumbling for your reflection.
Reflection
And
Focus
This is self preservation.
I reflect on the well crafted thought of the people who designed these stones.
I focus on the detail of the bodies.
I reflect the worth of my existence next to these monuments.
And I crumble under the focus of their gaze.
There is nothing new.
There is always dust.
Tout est si vieux.
Il n’y a rien de neuf à voir ici.
Tout s’effrite.
Et tout est constitué de particules plus fines que la poussière.
A partir du moment où ces monuments ont été terminés. Ils ont commencé à mourir.
A partir du moment où mon corps s’est constitué. Il a commencé à mourir.
Le mur s’est craquelé.
Tout comme ma peau, qui s’est craquelée quand j’ai eu 12 ans.
La statue a un oeil brisé.
Je me suis brisé l’oeil aussi.
On travaille à préserver l’idée de société.
Je travaille à préserver une idée de moi.
Certains de mes doigts sont cassés.
J’ai la sensation que les cordes à l’intérieur de mon corps se sont déchirées.
Ma peau est allergique au soleil.
Mes sens sont allergiques à la poussière.
Tout devient poussière.
Regarde, là!
Cet édifice devient poussière.
Il y a des espaces vides dans l’histoire de ces objets.
Tout comme il y a des espaces vides entre mes dents.
Ma colonne vertébrale continue de craquer, de se tordre, de se désagréger.
Mais on vit dans un état constant de conservatisme.
Un état constant de réparation.
Un état de protection.
En essayant de faire durer le plus longtemps possible l’idée de la vie humaine.
Ces pierres sont plus importantes que moi.
Les idées qu’elles représentent sont plus puissantes que moi.
Avec le temps, elles ont une fonction plus grande que leur raison d’être à l’origine.
Elles étaient destinées à représenter la gloire, la richesse, l’apparat, la réussite
Et maintenant elles sont synonymes de progrès, de détérioration, d’ingéniosité, de mystère, de savoir-faire.
Tout tombe en miettes.
Il y a tellement de gens.
Il y a des gens sur les murs, des gens dans les salles, des gens dehors – et tous se désagrègent lentement.
Qui conservera l’idée de ce que je suis ? De ma société ?
L’objet se fiche de tomber en morceaux.
Mon corps se fiche de tomber en morceaux.
Je suis le seul à m’en soucier.
Ces pierres craquent.
Mes os craquent.
Leurs têtes tombent.
Mon esprit s’effondre.
Des civilisations s’effondrent, sont conquises et évoluent sur les ruines d’autres civilisations.
Construire à partir de l’existence de l’autre.
On construit à partir de l’existence des autres.
La validation de toute existence passe par ce qui demeure de l’idée d’existence.
Je sais que j’existe parce que je danse au Louvre
Tu valides mon existence en me regardant.
Mon corps se désagrège pour le reflet que tu m’en donnes.
Le reflet
et
la concentration
C’est de l’auto-protection
Je me reconnais dans la pensée bien ciselée des gens qui ont conçu ces pierres.
Je me concentre sur le détail des corps.
La valeur de mon existence se reflète en regard de ces monuments.
Et je m’effondre sous leurs regards concentrés.
Il n’y a rien de neuf.
Il y a la poussière, toujours.