Vite sortir. Je dévale les escaliers, dehors il fait beau. Les gens se baladent dans les rues. Trouver un endroit, trouver son endroit. J’aime cette voix qui résonnent dans mes oreilles. J’aime ce temps à moi, pour moi… mais on me regarde. Je veux disparaître, je construis ma bulle. Je tente d’accepter le regard des passants. Les hauts immeubles haussmanniens de la rue Focillon se découpent et je les regarde, ils se dessinent sur fond bleu. Et puis mon reflet : c’est moi. Je suis là ici, maintenant. J’ai envie de courir, marcher, me déplacer dans ces rues de ma jeunesse que je connais si bien. Envie de les conquérir à nouveau, de peupler l’espace de mon corps, de mon énergie. De cette joie que j’ai de danser, comme pendant l’échauffement. Et puis très vite, s’est fini. Je me sens un peu laisser là, seule. J’aurais voulu un peu plus oui… voulu qu’on se balade ensemble ! Voulu m’emmener en promenade, m’offrir une jolie marche.

Eva C.