Voici la carte
de ma chambre
dionysienne

J’ai commencé par dessiner la guirlande en papier couleur menthe à l’eau accrochée sur le mur du fond au dessus du lit. Cette vague légère, avec tous ses plis, m’inspire à elle seule un mouvement chorégraphique. Ensuite j’ai dessiné des ronds. J’ai remarqué que j’en avais beaucoup autour de moi pendant l’exercice d’Ingrid.
Une broderie au-dessus de la guirlande, deux lampes-sphères (une ne marche plus), un réveil lumineux (j’ai marqué l’heure exacte au moment de dessiner : 20:17), un collier de lampions. Puis j’ai tracé la géométrie de l’espace avec ses lignes directrices qui se mettent en mouvement, se répondent en ricochet et se suivent, de près ou de loin. Le cadre du lit avec la spirale de la couette, les arabesques des oreillers, un chevalet de campagne en grand écart, un bureau et sa chaise pliante, des cadres et des miroirs. Les petits traits répétés désignent des livres sur une étagère invisible. Les pointillés sont des mouvements internes de la chambre, mon solo dans le ballet des objets. A la toute fin j’ai rajouté des petits détails : une carte postale avec des mains (sculpture de Rodin), des fleurs séchées et une radio. Le petit trait tout à droite c’est la poignée de porte.